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CALCUL des charges
frigorifiques
INTRODUCTION
Avant de dimensionner les composants d’une installation frigorifique, il est nécessaire de quantifier les besoins en froid, c’est à dire encore :
Quelque soit le projet (chambre froide, entrepôt, habitat,…) les charges se répartissent en deux grandes catégories : les charges externes et internes, elles mêmes sub-divisées en sous catégories.
Charges externes : il s’agit principalement :
I CALCUL DES CHARGES EXTERNES
I.1 Transfert de chaleur à travers les parois
Éléments de transfert thermique
Avant
d’aborder en détail cette sous catégorie, rappelons brièvement
les grands principes de transmission de la chaleur par conduction/convection.
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Considérons une plaque plane séparant 2 fluides 1 et 2 de température différentes. Lorsque le régime est permanent, un flux de chaleur constant est transféré d’un fluide à l’autre. Ce transfert de chaleur intègre 3 phénomènes successifs que sont :
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La loi phénoménologique traduisant les échanges 1 et 3 s’exprime selon :
où aest le coefficient d’échange convectif [W/m2.°C],,
Celle relative au cas n° 2, par la loi de Fourrier :
où l est la conductivité de la paroi [W/m.°C],
Ces deux lois font intervenir, par le biais de la surface et de l’épaisseur, la géométrie de la paroi, ainsi que la conductivité du matériau constituant cette dernière. Elles font appel aux deux coefficients d’échange convectif entre la paroi et le fluide et dont les valeurs dépendent d’autres paramètres tels que vitesse d’écoulement, nature du fluide, etc
Le flux de chaleur étant conservé (régime permanent), nous avons :
[1]Il est d’usage de regrouper ces trois phénomènes dans un seul coefficient global appelé KSg en se donnant comme hypothèse que le flux de chaleur peut encore s’exprimer selon :
[2]Ainsi, si de l’équation 1, on tire les expressions suivantes :
et qu’on les somme, on en déduit, par substitution et identification, que KSg s’exprime en fonction des précédents coefficients selon :,
[3]Remarques :
Le tableau 2 présente les valeurs de conductivité, de masse volumique et de capacité calorifique de matériaux utilisées dans l’élaboration soit des chambres froides soit des locaux d’habitation.
Tableau 1 : Coefficients de convection communément utilisés dans le cas des chambres froides
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(W/m2 °C) |
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(W/m2 °C) |
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Tableau 2 : Conductivités, masses volumiques et capacités calorifiques de divers matériaux de construction.
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(W/m °C) |
(kg/m3) |
(J/kg) |
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Polychlorure de vinyle |
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Polyuréthane |
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Exemple d’application :
Les 4 parois verticales et le plafond sont de constitution identique : épaisseur paroi : 10 cm de mousse de polyuréthane
Hauteur chambre froide : 3 m
Température du sol : +15 °C
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(W/m °C) |
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Le calcul des flux de chaleur (charges) au travers des parois conduit alors aux résultats suivants :
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Paroi Nord |
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Paroi Sud |
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Paroi Ouest |
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Paroi Est |
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Plafond |
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Plancher |
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TOTAL |
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Les résultats de puissance peuvent alors être tracés au cours du temps, l’aire représentant l’énergie (la chaleur) à évacuer par l’intermédiaire du groupe de production frigorifique.
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II.2 Par renouvellement d’air et ouverture des portes
Dans de nombreuses chambres froides, l’air doit être renouvelé. Ainsi, on introduit de l’air extérieur (à priori plus chaud et plus humide que celui de l’air de la chambre froide). Amener cet air dans les conditions de la chambre, constitue donc une charge contre laquelle le groupe frigorifique devra lutter.
Remarque : nous n’envisagerons pas ici de système permettant de pré-refroidir l’air entrant grâce à celui extrait.
La charge par renouvellement d’air s’exprime selon :
où
représente le débit masse d’air introduit et h les valeurs
des enthalpies de l’air extérieur (entrant) et intérieur
(sortant).
Le débit masse se relie au débit volume grâce à la masse volumique ou encore au volume massique. Les valeurs de volume massique et d’enthalpie se déduisent quant à elles des conditions de l’air (température sèche et humidité relative dans notre exemple), selon les méthodes décrites dans le fascicule dédié à l’air humide fournit précédemment.
Il est d’usage de relier le débit volume au volume de la chambre en définissant un taux de renouvellement d’air journalier n (volume par jour). Ce dernier se calcule parfois dans la littérature selon :
Si on
applique tout ceci à notre cas on trouve alors :
Chambre |
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Volumique |
massique Air intérieur |
Air sec |
Air extérieur |
Air intérieur |
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pour 24 h |
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m3/s |
air sec |
kg/s |
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0.00764 |
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0.01 |
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Dans le cas des petites chambres, on néglige la part relative à l’ouverture des portes. Pour celles de taille plus importante et où l’ouverture est imposée par la rotation des denrées par exemple, on peut calculer les charges correspondantes, bien qu’elles ne représentent généralement qu’une part réduite par rapport au renouvellement d’air.
On trouve dans la littérature une expression permettant de calculer le débit masse (kg/h) d’air circulant par la porte, lors de son ouverture :
avec
DT écart de température int/ext,
t temps d'ouverture des portes exprimé en min/h,
rchambre masse volumique de l'air ambiant dans la chambre froide en kg/m3,
rext masse volumique de l'air du côté de la porte autre que la chambre froide en kg/m3,
lp largeur d'une porte en m,Supposons un temps d’ouverture des portes de 0.08 mn/h et appliquons la démarche précédente, à notre cas.hp hauteur d'une porte en m,
C coefficient de minoration dû à la présence éventuelle d'un rideau d'air (sans rideau : 1, avec : 0.25).
massique Air intérieur |
massique Air extérieur |
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Porte |
Porte |
masse Air sec |
Air extérieur |
Air intérieur |
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pour 24 h |
air sec |
air sec |
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kg/s |
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5.5.10-4 |
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La part
énergétique dédiée à l’ouverture des
portes représente dans notre cas 3 % de la part dédiée
au renouvellement d’air !
II CALCUL DES CHARGES INTERNES
II.1.1 Eclairage
Attention : jusqu’à présent nous avons raisonné pour une durée de 24 h. Il faut tenir compte ici de l’utilisation dans le temps qui est faite de l’éclairage.
Ainsi, supposons que 10 % de cette lumière reste allumée (pour raison de sécurité) de façon permanente et que le reste soit éteint hors des heures de présence du personnel (9h/17h). On obtient alors
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pour 24 h |
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pour 8 h |
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Tableau 3 : quantités de chaleur dégagées par une personne en activité moyenne dans une chambre froide.
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Supposons que 3 personnes travaillent dans notre local aux horaires définis précédemment. On obtient alors :
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II.2 Charges dépendantes des denrées
L’expression
permettant de quantifier ces apports est de la forme :
lorsqu’il n’y a pas congélation des denrées et que la chambre est à une température supérieure à celle de congélation du produit.
Le tableau suivant présente les caractéristiques de certains produits :, lorsqu’il y a congélation
lorsqu’il n’y a pas congélation des denrées et que la chambre est à une température inférieure à celle de congélation du produit.
avec
le débit de denrées i entrantes (kg/s),
Cpavi la capacité calorifique avant congélation de la denrée i considérée (J/kg),
Cpapila capacité calorifique après congélation de la denrée i considérée (J/kg),
DTil’écart de température entre les denrées i entrantes et l’intérieur de la chambre. (°C),
Text, Tcj, TCF les températures, de l’extérieur, de changement de phase, de la chambre froide (°C)
LsiChaleur latente de congélation (J/kg).
Tableau 4:Caractéristiques thermodynamiques de quelques denrées.
congélation (°C) |
Avant congélation |
Apres congélation |
latente De congélation kJ/kg |
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Supposons
que les denrées suivantes, aux températures suivantes, rentrent
par jour dans notre chambre froide :
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On obtient alors les résultats suivants :
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Remarques : On notera la différence que peut amener le changement de phase dans le bilan énergétique.
On notera aussi que la méthode décrite ici peut tout à fait s’appliquer au calcul de tunnels de congélation.
La charge correspondante s’exprime selon :
où
mi masse des denrées i entreposées (kg)
qresp i chaleur de respiration (W/kg)
Ci
après un tableau de quelques produits sujets à respiration.
Notons que proche de 0°C, ce phénomène devient très
ralenti et souvent négligeable.
Tableau 5 : Chaleur de respiration de quelques denrées.
respiration (W/t) |
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III BILAN GLOBAL HORS SYSTEME FRIGORIFIQUE
A ce
stade du calcul, il est nécessaire de comptabiliser l’intégralité
des charges afin de déterminer la puissance frigorifique nécessaire.
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Le système frigorifique doit donc évacuer environ 220 MJ. Si on fixe la durée journalière de fonctionnement du groupe à 16 heures, la puissance à installer est alors de 3.82 kW.
IV CHARGES SUPPLEMENTAIRES DUES AU SYSTEME FRIGORIFIQUE
Aux charges précédentes s’ajoutent celles dues à la présence du groupe frigorifique. On pense en particulier :
V DISCUSSION, CONCLUSION
La méthode décrite ci-dessus est assez simple d’emploi et donne rapidement la puissance du groupe frigorifique à installer pour satisfaire au cahier des charges du client. Ces avantages permettent aussi de mener, si besoin est, certaines optimisations afin de réduire la somme des charges :
Evolution des charges frigorifiques pour les 3 cas envisagés.
On remarque que les charges très dépendantes des conditions intérieures (parois, renouvellement d’air, personnel, ouverture des portes) suivent sensiblement les mêmes évolutions que l’écart (Textérieur-Tintérieur)
On remarque aussi l’importance que prend la congélation si elle a lieu dans la chambre par rapport au simple refroidissement sans changement de phase (comparaison entre les cas 1/2 et 3).
On remarque enfin la part non négligeable que revêt la respiration des denrées dans le cas n°3.
Influence des variations des conditions extérieures.
Vérifions l’une des hypothèses que nous avions prise où nous avions considéré que la température restait constante au cours de la journée. La figure suivante présente une évolution typique de la température extérieure au cours de la journée. Si on applique ce comportement à notre cas, on constate effectivement que l’incidence reste très peu marquée sur le bilan global et valide par conséquent l’hypothèse prise jusqu’ici.
Evolution journalière typique de la température extérieure dans la moitié nord de la France (été) et conséquences sur l'évolution des charges au travers des parois au cours du temps.
Concernant l’incidence introduite par l’inertie thermique des parois du bâtiment, la figure qui suit présente la variation du gradient de température dans la paroi de notre exemple, au cours du temps.
On constate tout d'abord l’absence de déphasage entre température extérieure et température de paroi dans ce cas de laquelle on peut déduire la faible incidence de l'inertie des parois. On note par ailleurs la très importante atténuation des variations extérieures sur l'intérieur de la chambre froide.
Pour comparaison et comme introduction à la partie suivante, la figure d’après illustre, dans les mêmes conditions extérieures, le comportement d’une paroi de 20 cm de béton soumise coté intérieur à une température de 25°C.
Evolution du gradient de température au sein d’une paroi de 10 cm de mousse de polyuréthane soumise coté extérieur à des conditions de type moitié nord de la France en été et à -3 °C coté intérieur.
Evolution du gradient de température au sein d’une paroi de 20 cm de béton soumise coté extérieur à des conditions de type moitié nord de la France en été et à 25 °C coté intérieur.
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